Spécificités du répertoire contemporain de la guitare
Michel AMORIC

Jusqu'à maintenant, un tel sujet d'étude n'avait pas encore fait l'objet d'une thèse de musicologie en France. L'étude quantitative de la production musicale depuis 1945 nous enseigne que de 2 % à 6 % des oeuvres concernent la guitare que ce soit pour instrument seul ou en ensemble. Qualitativement, ce repertoire a traversé quasiment tous les champs d'expression de l'art musical occidental du XXe siecle.

Si d'une façon naturelle chaque geste d'écriture depend de déterminants acoustiques résultant de la facture et du geste, les compositeurs contemporains ont eut globalement deux types de logique compositionnelle : l'une, que nous avons appele " instrumentalistes " privilégiant le patrimoine gestuel de l'instrument ; l'autre qui considère davantage l'instrument comme un producteur d'objets sonores et que nous avons appelé " soniste ". Nous avons opposé ces deux logiques pour soutenir notre thèse de la spécificité du repertoire contemporain de la guitare.

Dans le cas du répertoire de la guitare nous avons pu constater qu'au cours du temps, les rapports entre ces deux logiques variaient pour s'orienter récemment vers un certain retour au patrimoine et sa poétique instrumentale spécifique de l'instrument particulièrement attachés à des identités culturelles populaires, hispanique, latino-americaine, et leurs hybridations.

En annexe nous avons présenté vingt-neuf notes d'analyse, un chapitre concernant le repertoire des instruments anciens de la famille de la guitare et une liste d'oeuvres contemporaines du corpus, créées ou jouées en public par l'auteur de la thèse.