Le XIXe siècle français a été marqué par une pratique extrêmement répandue de la transcription musicale. Cette thèse veut s'attacher à ses usages comme moyen d'accès à l'œuvre, à travers l'apport exceptionnel en ce domaine du compositeur et organiste Alexandre Guilmant, des années 1850 – époque de ses premières activités professionnelles – à 1910, veille de sa mort. Si transcrire n'est pas spécifique au XIXe siècle, cet acte irrigue la création musicale, se place au cœur de la conception esthétique de l'œuvre, au point de concentrer en lui de nombreuses questions liées à l'écoute, à la pratique amateur et professionnelle, à l'émergence d'une littérature spécifique et adaptée, à la propriété intellectuelle, entre autres. Le cas Guilmant, étudié dans son contexte socio-artistique, éclaire l'image du transcripteur qui se nourrit de l'extrême mobilité de la musique, s'imprègne des styles classiques et anciens, actualise des œuvres choisies et contribue ainsi à la construction d'un répertoire exemplaire. La transcription apparaît alors comme médiatrice d'une culture, capable d'accompagner le développement de la conscience historique.
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