Rolande Falcinelli : Une esthétique de la synthèse
Stéphane DETOURNAY

La problématique de cette thèse gravite autour de l'esthétique de la synthèse, abordée ici sous son occurence musicale. Retenue pour son caractère exemplatif, la tentative menée en ce domaine par la compositrice française Rolande Falcinelli - à travers un choix de six œuvres qui associent tonalité, modalité, sérialisme, leitmotive, influences extra-européennes -, fournit à la fois le prétexte et le support d'investigation. La rétrospective de la carrière de la musicienne, depuis ses études au Conservatoire de Paris (1930) jusqu'à sa participation aux destinées du Centre d'Etude de Musique Orientale (CEMO - 1960-70), en passant par la révolution avant-gardiste de l'après-seconde guerre mondiale, permet de retracer le contexte socio-historique dans lequel s'enracine cette initiative. Ceci afin d'en comprendre la genèse et les enjeux. A savoir : créer les conditions propices à l'émergence d'un œcuménisme musical, rendu possible par le biais d'"universaux". Quête à laquelle aspire une frange non négligeable des compositeurs d'aujourd'hui. Ainsi, et eu égard à la relative discrétion de son parcours, Rolande Falcinelli contribue au débat esthétique de son temps. A l'aube d'une postmodernité en crise de sens, qui cherche à renouer les liens avec l'antériorité - au risque de succomber au piège de la réification -, elle propose la vision d'un art pétri de valeurs humanistes, dont la perpétuelle évolution s'enracine dans la permanence