La Suite pour flûte, hautbois, clarinette, basson et clavecin de 1959 a probablement été composée – comme nombre de ses autres œuvres des années 1950 et 1960 – sur commande de la Bayerischer Rundfunk, bien qu'aucune trace de représentations ou de diffusions du vivant du compositeur n'ait été retrouvée. Comme toujours chez Winterberg, le traitement non conventionnel, humoristique et parfois surréaliste du matériau est surprenant, faisant de la Suite un écho au modernisme tchèque de l'entre-deux-guerres, sur lequel Winterberg, qui vécut à Prague jusqu'à son émigration à Munich en 1947, exerça une influence durable. Le langage tonal est modérément moderne : polytonalité, modalité, couches de quintes et de quartes dominent. Le caractère des trois mouvements est déterminé par la tension entre l'aura élégante du clavecin et la rusticité du mouvement des instruments à vent, entre le folklorisme post-Janáček et l'esprit néoclassique à la Stravinsky.
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